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Flaque à maux.
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1 mai 2007

Lettre à A

Le temps coule comme un fluide, comme un pas suspendu d'une danseuse gracieuse. Quelque chose de mouvant et d'infatiguable. Il passe affreusement vite, et disparaît comme des pas l'un derrière l'autre avec la neige qui viendrait tout recouvrir.

Avec cette sensation de n'y être jamais passé, et pourtant d'y revenir chaque jour. Encore une fois. Toujours.

Il est 22h23. J'ai pas sommeil, mes doigts ne peuvent pas se glisser d'accords en accords alors j'écris à toi. Parce que c'est mieux d'écrire à quelqu'un plutôt que de laisser jaunir un tas de feuilles dans un tiroir.Enfin rien ne t'oblige à lire mais je pense que tu liras, la nature humaine est curieuse tu sais bien. Et puis des mots futiles qui s'infiltrent au milieu de mots à caractère médicaux, parfois c'est plaisant. Même si il n'existe qu'une maigre poignée de seconde à leur accorder.

Et puis en lisant des futilités, ça amène aux bras de Morphée.

En fait pour ma part j'ai un peu de ressources.

Fermer les yeux tranquillement et pressombrer dans un semblant de sommeil. La tête à l'envers, sans réfléchir, arrêter de se rappeler pour ne pas oublier. S'enfoncer dans une substance molle et délicate, douce,  dans un état d'esprit qui n'amène à rien juste à attraper un peu de calme et de sérénité. Imaginer un semblant d'histoire et se perdre dedans. Là où les images se transposent, se muent comme des serpents dorés, se tordent d'une façon irrationnelle et qui chassent tout ce poids de connaissance pour un petit bout de ruban. Le temps qu'il nous reste est comme un fin ruban non?

Chasser tout ça pour n'y penser que demain, pour tout remettre en face, re-remplir à nouveau cette quête de travail si peu convoitée...

Mais les images fabriquées, qui défilent, flottent dans l'air, inondées de couleurs pourpres, pastelles, avec des traces de liberté enivrante, accrochés sur les parfois de notre chère calvaria, dessinent un demain différent. Juste utopique.

Il ne suffit que de rêver d'un lendemain baignée par la lumière du soleil, celle qui filtre à travers les vitres malgré les rideaux usés.. au fond tu sais il ne suffit que de fermer les yeux. Laisser le temps avancer et rester immobile. Même si on court après quotidiennement. Et puis plus tard revenir au rythme des alentours, des pas pressants sur les trottoirs, les grands hommes blancs en pardessus la valise à la main, des talons qui claquent frénétiquement.

Il suffit juste de se perdre dans son oreiller, se laisser tomber, attraper le silence, et s'affaler. Ne plus sentir, ne plus penser. A rien. De la pénombre qui s'infiltre un peu partout. La laisser nous dérober.

"Apprends à dormir, glisse lentement sans réfléchir mais n'me d'mande pas comment!" Noir dez.

Finalement ces deux semaines sont presques volatilisées et elles n'ont pas été si horribles.

Et ta présence, jamais en beaucoup de mots, les a rendu un peu moins douloureuses. On sait que tout près quelqu'un est là, dans le même état, avec les mêmes angoisses, attaché à ses feuilles. Et le fait de savoir brise en éclait cette solitude amer.

Au moins j'ai un sourire pour éclairer la lassitude. Je pourrai te dire comment les bouches restent closes quand même les mots poussent derrière et veulent exploser en 1 tourbillon de choses. Avec des doigts morts et les jambes comme des satutes immobiles. Mais il est temps de dormir.

Se laisser attraper.

Bonne nuit.

J.

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